Croquettes VS souris

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14 Nov, 2016

Croquettes VS souris

« Raw feeding »… kesako ?! Nourrir cur ? Eh oui, comme les tendances humaines actuelles, pour les chats aussi on commence à trouver des régimes alimentaires qui cherchent à être le plus sain possible et aussi le plus proche possible de la nature même de l’animal. Tout comme j’ai mené la réflexion pour moi-même en me menant vers une alimentation saine, j’ai essayé de me renseigner sur la nutrition féline. Domaine délicat et très discuté qui est, comme pour les bipèdes, dirigé de mains de maître par quelques grands groupes internationaux (Mars et Nestlé sont derrières les principales marques: KiteKat, Perfect Fit, Sheba, Whiskas, Royal Canin pour le premier et Félix, Friskies, Gourmet, Purina One, Vital Balance et Pro Plan pour le deuxième, rien que ça !). Ces industriels ont bien compris l’enjeu et le parallèle avec les stratégies de l’agro-alimentaire pour la nutrition humaine ne s’arrête pas là. En effet, aux rayons des magasins spécialisés, les nouveaux produits « bio », « éco » et « naturels » sont de plus en plus présents «pour une alimentation saine et équilibrée de votre animal».

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Mais qu’est-ce que l’alimentation « naturelle » des chats ? Bon, pis quoi, c’est bien connu: le chat de ferme se nourrit du lait que la fermière lui a gentiment mis dans un petit bol dans la grange, ou, comme « brave Margot » directement sous le corsage, et le chat des villes se délecte des croquettes-qui-puent distribuées automatiquement par une gamelle électronique que son maître absent toute la journée lui a affectueusement acheté pour faire la nounou… Plus sérieusement, nos amis à quatre pattes sont des carnivores stricts. Dans la nature il se nourrissent exclusivement de proies qu’ils chassent puis mangent, fraîches et entières. Le « raw feeding » est un régime qui cherche à reproduire le plus fidèlement possible cette alimentation-là.

On imagine bien que d’apporter des proies vivantes dans nos appartements pour les voir se faire martyriser, égorger puis dévorer toutes crues (en laissant évidemment au passage des plumes et des éclats de sang sur nos tapis et rideaux), tout en poussant d’atroces cris de souffrance durant les longues minutes que dure le manège, c’est pas forcément une idée brillante ni franchement excitante. Et le problème avec la viande de supermarchés, c’est qu’elle n’est pas suffisamment fraîche pour nos compagnons (instinctivement très difficiles avec ça, puisque leur organisme, contrairement à celui du chien par exemple, ne tolère pas la viande faisandée), et surtout qu’elle ne contient pas tous les nutriments essentiels à leur santé. En effet, en mangeant leurs proies entièrement, les chats consomment aussi le calcium des os et les différentes vitamines et minéraux contenus dans la peau et les abats (par exemple le contenu des  estomacs des petits herbivores apportent le sucre et les vitamines nécessaires) . Le raw feeding propose de composer les repas avec des proportions précises de muscles, d’abats et d’os.

L’idée m’a particulièrement intéressée. Malheureusement l’expérience a été plutôt ratée pour moi. Mon manque de temps et de persévérance ont eu raison de moi. Pour débuter ce régime avec des chats adultes qui ont déjà été accoutumés aux croquettes industrielles renforcées en addictif, il faut s’armer de patience et ruser. De plus, quand on n’a pas l’habitude (et surtout qu’on ne mange soi-même jamais de viande à la maison) il faut pas mal d’organisation et de temps pour confectionner ces menus aux quantités bien précises, tout en gardant la nourriture fraîche. Je connais cependant des éleveurs qui le font depuis longtemps et qui confirment qu’avec l’expérience cela ne prend pas tant de temps que ça et que c’est assez facile. Ce qui est certain cependant, c’est que la santé de leurs chats en est renforcée.

J’ai alors testé la version « souris congelées ». Dit comme ça, ça fait peur. La souris entière comportant tous les éléments essentiels à un repas, je me suis procurée des souris mortes et congelées dans un magasin spécialisé en animalerie, destinées à la base au repas des reptiles. J’avoue que de voir ces jolies souris blanches avec leur petites frimousses dans mon congélateur m’a un peu soulevé le cœur. Après décongélation, j’ai pris une grande respiration, mon courage à deux mains et j’ai saisi une des amies à Mickey par la queue pour l’offrir à mes chats. Après quelques secondes de réflexion et de humage de la proie, Yumiko s’est transformé en bête sauvage. Il est devenu tout fou, a donné quelques coups de pattes à la malheureuse, l’a attrapée puis est parti dans un coin en rônant et soufflant toute personne, humaine ou animale, qui s’approchait de lui. Il a joué une bonne dizaine de minutes avec, en la lançant et en la cachant, puis il s’est mis à la dévorer, la tête d’abord. Quel spectacle… Les os craquaient sous les dents du prédateur, qui ronronnait en même temps et moi j’étais autant tétanisée que fascinée.

Vidéo Yumiko et sa souris

Ce fut une sacrée expérience. De voir mon chat autant heureux (il a ronronné durant une heure non-stop après son festin) m’a ôté toute peine pour la souris. Les suivantes ont été beaucoup plus faciles à donner. Malheureusement, à trois francs suisses la souris, sachant qu’il en faudrait une dizaine par jour pour son poid, mes économies ne m’ont pas permis de passer à un régime exclusivement constitué de souris et de poussins.

Je donne encore quelques fois des souris à mes chats, plutôt sous forme de récompenses. Mais malheureusement je donne encore principalement des croquettes et pâtés comme repas, en essayant de sélectionner plutôt les marques qui ne sont pas issues des grands groupes alimentaires et les produits qui contiennent un maximum de protéine et un minimum d’additif. J’espère un jour trouver une autre solution et en attendant, j’essaye de faire au mieux en lisant un maximum les compositions et provenances.

Et vous, comment nourrissez-vous vos chats ?

 

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